Edito numéro 2

Quand les Jeunes...

Eh oui voilà longtemps que nous n'avons pas fait d'édito. Or, bien que nous ne soyons pas un journal nous avions au départ une sorte de ligne éditoriale qui impliquait de suivre la structure d'un de vos quotidiens préférés.
Et puis nous nous en sommes éloignés. Mais rien n'empêche d'y revenir, quand l'un d'entre nous a le temps, quand il le souhaite ou quand il voudrait réagir sur quelque chose sans pour autant écrire un article complet.

Ecrire...sur quoi ? L'édito doit-il prendre en compte un événement d'actualité ? Dans quel domaine ? Je pense que chacun est libre d'en décider, si le rapport avec les JOUC est prouvé (ou peut se prouver). En un sens, j'aurais plutôt tendance à privilégier l'édito sérieux, peut-être parce que c'est ce qui se rencontre le plus souvent, quand bien même l'édito présente l'opinion d'un "journaliste" (ce que je ne suis pas) ou d'une équipe de direction.

Et puis je pense aussi que les événements récents sont sérieux. Oui brûler des voitures, c'est grave et c'est bête. Et nous nous laissons dépasser par ce qui arrive : depuis le 27 octobre plus de 1 260 véhicules ont été incendiés à Paris et en Province. 230 personnes interpellées. Alors ras-le-bol général ? Emeutes urbaines ? Insécurité grandissante ?

Mouais...tous les 1er janvier des voitures brûlent. 333 en 2005, 324 en 2004, 379 en 2002, 388 en 2001, chiffres qui témoignent selon la formule consacrée d'une "stabilité des violences urbaines". En faisant quelques recherches sur google, j'ai trouvé plusieurs sites parlant de plus de 20 000 voitures incendiées par an (ce qui fait une moyenne de plus de 1 600 par mois). Les chiffres sont énormes, mais cela passe plus ou moins inaperçu parmi les autres problèmes du monde. Et pourtant aujourd'hui on ne parle que de ça. Samedi soir, TF1 a consacré plus de vingt minutes de son journal d'une demi-heure aux "violences urbaines" commises par des jeunes de banlieues...France-Infos a, ce matin, indiqué que de telles "violences" avaient eu lieu à Quimper...Ah...et Quimper c'est la banlieue de quoi dans ce schéma ?

La peur rôde, la guérilla urbaine se précise et le jeune est dangereux ce n'est pas nouveau.
Le jeune est intenable et il fait peur, à tel point qu'il n'est pas un individu à part entière mais une entité : "des groupes de jeunes ont..." "des jeunes ont..." "les jeunes de banlieues...".
Et pendant ce temps, les JT continuent de présenter des jolies petites cartes avec des ronds plus ou moins gros pour marquer les villes où il y a eu le plus de violence. Alors moi, naïve je m'exclame, en bonne avocate du diable : "c'est pas juste, il se passe rien dans le Finistère". Et voilà que le lendemain on m'apprend que si, je peux me réjouir, à Quimper aussi ça a lieu.
Chouette, on va parler de nous. Comment savoir ? Les voitures ont-elles brûlé parce que Quimper est une ville où la vie est extrêmement difficile, où les gens sont regroupés dans des barres-dortoir moches, architecture années 50, selon leur nationalité (même s'ils sont en France depuis cinq générations, ils ne s'appellent pas Dupont alors bon...), leur religion ? Parce que quand vous déambulez dans les rues de Quimper vous êtes immédiatement contrôlés par la police si vous avez le malheur d'être un peu bronzé, fussiez-vous cadre ?
Eh bien non. Je ne dis pas que Quimper est la ville parfaite, loin de là, mais les problèmes sont à mille lieues de ceux qui ont lieu en région parisienne. Ne faisons pas dans la nuance, nous sommes tous pareils.

Ces deux dernières années j'ai été amenée à me rendre régulièrement sur Paris. En deux ans, je n'ai jamais été contrôlée par la police dans le métro ou le RER. Même quand j'avais trois ou quatre sacs, les gentilles personnes équipées de matraque et de revolvers (honnêtement, plutôt que de me rassurer, ça me fait flipper de les voir, et pourtant je n'ai rien à me reprocher) ne se sont jamais approchées de moi. En revanche, le pauvre gars avec des dreadlocks qui passait devant moi, ou le jeune noir qui était derrière moi se sont fait arrêter pour un contrôle de routine.

Mais la police ne provoque pas. Soit. Mais la police ne poursuit pas des jeunes qui s'enfuient et qui n'avaient rien fait. Soit. Mais Nicolas Sarkozy n'a fait que reprendre une phrase dite par une habitante de je ne sais pas quel étage quand il a déclaré "vous en avez marre de la racaille ?". Soit.
Admettons cela. En revanche, je refuse d'accepter le traitement médiatique de ses histoires qui ne font qu'accentuer la surenchère (regardez là-bas c'est plus violent qu'ici, vous êtes nuls les gens d'ici), qui crient automatiquement à la "violence urbaine", et mieux encore à la "guérilla". Le Grand Soir est arrivé, Mai 68 c'était de la gnognotte et y a pas besoin d'aller jusqu'à Bagdad pour voir des gens en colère. La France me fait peur, je veux émigrer, ou je veux de la sécurité. La prévention ne peut fonctionner, alors faisons de la répression. Tolérance zéro.

En ce qui me concerne, j'irai plus loin : tuons tous les jeunes, ça épargnera bien des problèmes. En plus, plus de jeunes, plus de gens qui vieillissent et qui se reproduisent, et l'humanité disparait d'elle-même. That is the answer.
Comme le disait Philippe Meyer dans sa chronique matinale sur France-Infos, nous vivons une époque formidable.

Comme je suis d'accord avec toi!! Décidément, je crois qu'il faudrait balancer notre programme avant 2007, parce que là ça s'impose... Révolutionnaire ce que les jeunes prônent aujourd'hui: la tolérance... Wahou!! Incroyable, ces jeunes qui réclament qu'on ne les juge plus sur leur gueule, non mais on se croit où??

Citation :

à tel point qu'il n'est pas un individu à part entière mais une entité

Ca c'est vraiment récurrent!! C'est dingue que personne n'en parle jamais (enfin c'est pas franchement étonnant dans le fond mais bon y'a bien quelques journalistes clairvoyants... quelque part... non?)

Citation :

En revanche, le pauvre gars avec des dreadlocks qui passait devant moi, ou le jeune noir qui était derrière moi se sont fait arrêter pour un contrôle de routine.

Ceci dit, selon mon expérience récente, il suffit d'être un jeune pour avoir droit à ces charmants contrôles à l'adorable arrière-goût autoritariste et fascisant et d'être au mauvais endroit (oui, oui ça m'est arrivé, et le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai pas franchement une gueule de délinquant -> j'ai dit la gueule bien sûr, je n'avais pas parlé pour précision)

Citation :

Le Grand Soir est arrivé, Mai 68 c'était de la gnognotte

Tiens c'est marrant j'ai vu une émission ce week-end, Cas d'école sur la 5, au doux charme racoleur, qui parlait des tribus d'ados (ceux qui ont lu mon article sur le sujet comprendront mon intérêt.... eh ben discours habituel). Et à la fin, l'animatrice balance comme une fleur: "Ah les jeunes vont se révolter maintenant, si c'est le retour de mai 68, c'est une bonne nouvelle...". Mais lâchez-nous avec Mai 68!!! Franchement, quelqu'un trouve que la libération sexuelle et la libéralisation des institutions a abouti à autre chose qu'au puritanisme basique et à une génération de quadras-quinquas à la masse??

Bref, Y'EN A MARRE!! Allez-y en banlieue, lynchez Sarko! Faites vous respecter puisque personne ne veut vous y aider!! (Voilà une dernière phrase qui s'applique à d'autres domaines que la banlieue...)
Tiens en même temps que j'écris
je regarde 7 à 8, et ils viennent d'interviewer un jeune de banlieue (ouh là, les jeunes ça existe vraiment alors??)

Tiens petit phénomène collatéral: aujourd'hui on avait droit à la sortie des cours à un tract du "Comité de défense des exploités et de promotion du marxisme-léninisme".
Le tract commence par expliquer que le racisme et toutes les inégalités sont inacceptables, et je me dis tiens, il y a vraiment un mouvement de protestation qui se lève...
Un arrêt cérébral plus tard, le tract se finit par "nous avons tous le même objectif, renverser l'Etat", etc... (si vous voulez je vous scannerai l'intégralité du texte... Pour OUI tapez 1, pour NON tapez moi) et un pamphlet anti-capitaliste tout à fait à propos ma foi.
C'est ce qu'on appelle de la récupération et ça c'est pas très joli non plus...

Eh bien dis-moi...moi il m'intéresse ce texte. Je sens qu'il peut être drôle. Ouais renversons l'Etat...crétins..ah j'ai dit crétins ? Deux fois même ? Oups pardon.
Sinon nous les gens se contentent d'afficher la loi de 55 relative au couvre feu pendant la guerre d'Algérie, c'est déjà pas mal et intéressant.
Je sens que l'avenir nous réserve des surprises très amusantes...
J'ai peur mon dieu, que va-t-il nous arriver ? Toute cette violence...sniff...Viendez à notre secours!!!!
*sigh*

Moi j'ai peur.

En effet, la jeunesse est rebelle (voire relaide mais je ne tenterais pas un jeu de mot aussi vaseux) et le couvre-feu eh ben il est l'article 55 or 55-47=8 OR tout le monde sait que 8+8 = 16, donc article 16, mise en place d'un pouvoir illégitime mais légal, c'est le chaos, le pape va mourir et tout le monde va devenir kamikaze à 10 ans!

J'admets que la situation actuelle est loin d'être plaisante et divertissante, m'enfin ça me gave tellement de penser que les royalistes et autres extrémistes -cf le document dont parle Matt'yeux- réutilisent les troubles pour gagner en puissance et attirer les boulets dans leur filets!

Comme des vautours alléchés
Rêvant d'un avenir d'opprimés
Entrent en scène de vils rapaces
Tirant profit des problèmes de populace.
Ils infiltrent les esprits, s'insinue dans notre tête
Nourissant des espoirs pour mai 2007,
Sûrs de leur victoire et de leur prochaine gloire.

Désolé de détruire vos envies despotiques
Excusez mes propos mais vous êtes patétiques

Manifestez vos envies de Restauration prochaine,
Et attendez vous à une candidature soudaine:
Réagissez, nobles jouc, voici le jour venu
D'aller contre les cons et les idées reçues:
Elisez nous en mai, contre les fous aliénés!

...





Genre nous on est pas aliéné quoi...

Enfin il n'empêche que ça m'énerve de penser à la réutilisation par les extremistes des événements qui touchent la France en ce moment précis

Ironie : (du grec eirôneia : interrogation) nf 1)-raillerie consistant à ne pas donner aux mots leur valeur réelle ou complète ou à faire entendre le contraire de ce qu'on dit

Je voulais juste revenir sur Mai 68. Je sais que j'ai plaisanté à ce sujet.

La Taupe a écrit:

Miranda a raison (si si, bien que comme elle me l'a dit, elle a toujours raison, j'en doute, POUR UNE FOIS je reconnais), mai 68 n'était qu'un avant goût, les choses sérieuses commencent maintenant (elle l'a dit dans un post, quelque part, que j'ai la flemme de chercher)

Aussi, La Taupe, je signale que quand je disais que mai 68 c'était de la gnognotte, je plaisantais hein...Ca n'a rien à voir.
Puisque Philistin n'a pas le temps, je développe un peu. Je précise que je m'appuie en majorité non sur des livres que j'aurais lus mais sur des cours d'histoire que j'ai pu avoir et sur le témoignage d'un proche...

Alors...on a AUCUN recul sur le mouvement actuel. Mais il y a une chose qu'on peut constater, c'est que c'est parti des banlieues (bouuuuh que ce terme fait peur) et des jeunes défavorisés (que j'aime le politiquement correct).
OR, mai 68 n'est absolument pas parti de ça.
Ce qui a vraiment lancé le mouvement, c'est l'occupation de la fac de Nanterre par des étudiants, ce qu'on appelle le mouvement du 22 mars (dont l'une des figures importantes est Daniel Cohn-Bendit). L'une des revendications principales était...que les garçons aient accès aux résidences universitaires des filles...

Le contexte est complètement différent : la pilule n'est autorisée que depuis 67, les colonies s'émancipent avec plus ou moins de facilité, on est en pleine guerre froide, des problèmes de suffrage et de référendums se posent, je fais vite et je simplifie. Lisez des bouquins si vous voulez des compléments.

En mai la Sorbonne est occupée et redoute l'attaque d'étudiants d'extrême-droite. Elle est évacuée par les forces de l'ordre.

Bref, je vais pas vous faire un cours.
Mais, ce qu'il faut donc savoir, c'est que la "révolte" de Mai 68 est venue des petits bourgeois, des gauchistes comme on les appelle et pas de gens défavorisés. Ca explique d'ailleurs que certains partis d'extrême-gauche aient été destabilisés parce que ce n'est pas aux étudiants de lancer la révolution mais aux ouvriers...
C'était un mouvement en grande partie universitaire et syndical.

On s'intéresse :
-à la libération sexuelle
-à la remise en cause de l'armée et du nucléaire
etc. (je fais vite encore une fois. Si Philistin a le temps un jour je suis preneuse).

Donc, pour moi la différence claire est que Mai 68 cherchait à construire quelque chose de neuf, quand pour l'instant, nous assistons en ce moment à une destruction désorganisée.
Ce mouvement ne mènera à rien tant qu'il ne sera pas organisé, tant que les forces ne seront pas liées et tant qu'on continuera à s'en prendre à des voitures...(je veux dire par là que brûler des voitures d'ouvriers c'est pas franchement révolutionnaire comme attitude, chais pas mettons le feu aux XVIème et XVIIème arrondissements )

Le contexte est différent. De la mort malheureuse de deux jeunes, nous avons évolué vers une perte de contrôle totale et une surenchère de ce qu'on aime qualifier de "violences urbaines".

A cet égard, je ne sais pas si quelqu'un a regardé Arrêt sur images ce midi. Perso j'ai adoré parce que l'émission revenait sur la manière dont cet événement était perçu par la presse étrangère (russe, anglaise et américaine principalement).
Enfin bref, on pourrait en parler plus tard...Mais prenons du recul et ne mélangeons pas tout non plus...

Tant que j'y suis, petit complément légal : la loi du 3 avril 55, trouvée sur le site senat.fr. J'ai mis en blanc et en gras le plus important selon moi.

ÉTAT D'URGENCE

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Loi no 55-385 du 3 avril 1955 instituant un état d'urgence

Art. 1er. - L'état d'urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain, de l'Algérie ou des départements d'outre-mer, soit en cas de péril imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public, soit en cas d'événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique.

Art. 2. - L'état d'urgence est déclaré par décret en Conseil des ministres. Ce décret détermine la ou les circonscriptions territoriales à l'intérieur desquelles il entre en vigueur.

Dans la limite de ces circonscriptions les zones où l'état d'urgence recevra application seront fixées par décret.

La prorogation de l'état d'urgence au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par la loi.

Art. 3 (2). - La loi autorisant la prorogation au-delà de douze jours de l'état d'urgence fixe sa durée définitive.

Art. 4 (2). - La loi portant prorogation de l'état d'urgence est caduque à l'issue d'un délai de quinze jours francs suivant la date de démission du Gouvernement ou de dissolution de l'Assemblée nationale.

Art. 5. - La déclaration de l'état d'urgence donne pouvoir au représentant de l'Etat dans le département dont le département se trouve en tout ou partie compris dans une circonscription prévue à l'article 2 :

1o D'interdire la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixés par arrêté ;

2o D'instituer, par arrêté, des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé ;

3o D'interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l'action des pouvoirs publics.

Art. 6. - Le ministre de l'intérieur dans tous les cas et, en Algérie, le Gouvernement général, peuvent prononcer l'assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée de toute personne résidant dans la zone fixée par le décret visé à l'article 2 dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics des circonscriptions territoriales visées audit article.

L'assignation à résidence doit permettre à ceux qui en sont l'objet de résider dans une agglomération ou à proximité immédiate d'une agglomération.

En aucun cas, l'assignation à résidence ne pourra avoir pour effet la création de camps où seraient détenues les personnes visées à l'alinéa précédent. [Chouette alors ! Sympa de le préciser]

L'autorité administrative devra prendre toutes dispositions pour assurer la subsistance des personnes astreintes à résidence ainsi que celle de leur famille.

Art. 7. - Toute personne ayant fait l'objet d'une des mesures prises en application de l'article 5 (3o) ou de l'article 6 peut demander le retrait de cette mesure. Sa demande est soumise à une commission consultative comprenant des délégués du conseil général désignés par ce dernier et comportant, en Algérie, la représentation paritaire d'élus des deux collèges.

La composition, le mode de désignation et les conditions de fonctionnement de la commission seront fixés par un décret en Conseil d'Etat.

Les mêmes personnes peuvent former un recours pour excès de pouvoir contre la décision visée à l'alinéa premier ci-dessus devant le tribunal administratif compétent. Celui-ci devra statuer dans le mois du recours. En cas d'appel, la décision du Conseil d'Etat devra intervenir dans les trois mois de l'appel.

Faute par les juridictions ci-dessus d'avoir statué dans les délais fixés par l'alinéa précédent, les mesures prises en application de l'article 5 (3o ) ou de l'article 6 cesseront de recevoir exécution.

Art. 8. - Le ministre de l'intérieur, pour l'ensemble du territoire où est institué l'état d'urgence, le Gouverneur général pour l'Algérie et le représentant de l'Etat dans le département, dans le département, peuvent ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacle, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature dans les zones déterminées par le décret prévu à l'article 2.

Peuvent être également interdites, à titre général ou particulier, les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre.

Art. 9. - Les autorités désignées à l'article 6 peuvent ordonner la remise des armes de première, quatrième et cinquième catégories définies par l'article L. 2331-1 du code de la défense et des munitions correspondantes et prescrire leur dépôt entre les mains des autorités et dans les lieux désignés à cet effet.

Les armes de la cinquième catégorie remises en vertu des dispositions qui précèdent donneront lieu à récépissé. Toutes dispositions seront prises pour qu'elles soient rendues à leur propriétaire en l'état où elles étaient lors de leur dépôt.

Art. 10. - La déclaration de l'état d'urgence s'ajoute aux cas visés à l'article 1er de la loi du 11 juillet 1938 sur l'organisation générale de la Nation pour le temps de guerre pour la mise à exécution de tout ou partie des dispositions de ladite loi en vue de pourvoir aux besoins résultant de circonstances prévues à l'article 1er.

Art. 11. - Le décret déclarant ou la loi prorogeant l'état d'urgence peuvent, par une disposition expresse :

1o Conférer aux autorités administratives visées à l'article 8 le pouvoir d'ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit ;

2o Habiliter les mêmes autorités à prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales.[euh y a que moi qui ai peur là ? Parce que si ne m'abuse ils en ont parlé de ça...]

Les dispositions du paragraphe 1o du présent article ne sont applicables que dans les zones fixées par le décret prévu à l'article 2 ci-dessus.

Art. 12 . - Lorsque l'état d'urgence est institué, dans tout ou partie d'un département, un décret pris sur le rapport du garde des sceaux, ministre de la justice, et du ministre de la défense nationale, peut autoriser la juridiction militaire à se saisir de crimes, ainsi que des délits qui leur sont connexes, relevant de la cour d'assises de ce département.

La juridiction de droit commun reste saisie tant que l'autorité militaire ne revendique pas la poursuite et, dans tous les cas, jusqu'à l'ordonnance prévue à l'article 133 du code d'instruction criminelle. Si, postérieurement à cette ordonnance, l'autorité militaire compétente pour saisir la juridiction militaire revendique cette poursuite, la procédure se trouve, nonobstant les dispositions de l'article 24, dernier alinéa, du code de justice militaire, portée de plein droit soit devant la chambre des mises en accusation prévue par l'article 68 du code de justice militaire, lorsque la chambre d'accusation saisie n'a pas encore rendu son arrêt, soit devant la juridiction militaire compétente ratione loci, lorsqu'un arrêt de renvoi a été rendu. Dans ce dernier cas, les dispositions de l'alinéa ci-après sont applicables, et il n'y a pas lieu, pour la Cour de cassation, de statuer avant le jugement sur les pourvois qui ont pu être formés contre cet arrêt. Le tribunal militaire est constitué et statue, dans les conditions fixées aux deux derniers alinéas de l'article 10 du code de justice militaire.

Lorsque le décret prévu à l'alinéa premier du présent article est intervenu, dans les circonscriptions judiciaires précisées audit décret et pour toutes les procédures déférées à la juridiction militaire, il ne pourra être exercé aucune voie de recours contre les décisions des juridictions d'instruction, y compris l'arrêt de renvoi, à l'exception de l'opposition contre les ordonnances statuant sur une demande de mise en liberté provisoire devant la chambre des mises en accusation qui statuera dans la quinzaine. Une nouvelle opposition ne pourra être élevée que contre une ordonnance rendue plus de deux mois après une précédente décision de rejet de la chambre des mises en accusation .

Les pourvois en cassation contre les décisions des juridictions d'instruction ne peuvent être formés qu'après jugement statuant au fond et, s'il y a lieu, en même temps que le pourvoi élevé contre celui-ci. Ils sont portés devant un tribunal militaire de cassation établi par décret en se conformant aux articles 126 à 132 du code de justice militaire et statuant dans les conditions de forme et de fond prévues aux articles 133 à 155 dudit code (1).

Aucune voie de recours, même en cassation, ne pourra également être exercée contre les décisions des juridictions d'instruction de droit commun statuant sur des faits prévus audit décret à l'exclusion de l'appel devant la chambre des mises en accusation qui statuera dans la quinzaine contre une ordonnance statuant sur une demande de mise en liberté provisoire et du pourvoi en cassation contre un arrêt de renvoi devant la cour d'assises. Un nouvel appel ne pourra être élevé que contre une ordonnance rendue plus de deux mois après une précédente décision de rejet de la chambre des mises en accusation (1).

Art. 13. - Les infractions aux dispositions des articles 5, 6, 8, 9 et 11 (2o) seront punies d'un emprisonnement de deux mois et d'une amende de 3 750 € ou de l'une de ces deux peines seulement. L'exécution d'office, par l'autorité administrative, des mesures prescrites peut être assurée nonobstant l'existence de ces dispositions pénales.

Art. 14. - Les mesures prises en application de la présente loi cessent d'avoir effet en même temps que prend fin l'état d'urgence.

Toutefois, après la levée de l'état d'urgence, les tribunaux militaires continuent de connaître des crimes et délits dont la poursuite leur avait été déférée.


Bref, c'est la guerre...

C'est vrai que quand ils parlent de couvre-feu, ça fait "guerre". Et désolée pour ma bourde, pour moi, ça me faisait l'effet d'un apéro, mais 68

Miranda a écrit:

A cet égard, je ne sais pas si quelqu'un a regardé Arrêt sur images ce midi. Perso j'ai adoré parce que l'émission revenait sur la manière dont cet événement était perçu par la presse étrangère (russe, anglaise et américaine principalement).

ah ouais moi aussi j'ai regardé cette émission, je trouve qu'elle est plutôt pas mal faite en général, parfois même politiquement incorrecte , et j'ai trouvé ça hallucinant la vision que pouvait donner les média étrangers des événements dont on parle... Limite ça y est c'est la révolution et tout alors que bon, ya que des voitures brulées et toujours pas de revendications officielles... Et le pire du pire c'est la thèse du complot musulman qui arrive comme ça, on sait pas d'où... pffff! Hé ya pas que des arabes dans les banlieues! et l'autre présentateur américain bouleversant O'Reilly ou je sais plus trop quoi là, il a vraiment un problème ce mec : comme quoi les "émeutes" (mais ils ont vu ça où des émeutes?) en france serait le juste retour des choses pour nous qui avions refuser de nous engager dans le combat irakien, et qui n'avions pas pris la menace musulmane au sérieux...



ouais, t'as raison mon gars!

enfin bref, ça m'a bien énervée ces propos de merde, surtout que les russes ne font pas non plus dans la dentelle : ouais attention ya même des groupes armés jusqu'aux dents (illustrés par des images d'un documentaire d'envoyé spécial sur les dealers et je sais pas quoi datant de 2004... poin poin poiiiiiiiiiiiiiiiin) révolutioooooooooooooooooooon...

et pour finir le slogan du jour : Sarkozy DEMISSION Sarkozy DEMISSION Sarkozy DEMISSION...

Etant en vacances à Lyon ce week-end, j'ai pu constater la présence de nombreux flics policiers, à la recherche de voyoux à la gueule moins blanche en train de faire joujou avec de l'essence et des alumettes. On a même eu le droit à un gentil monsieur en noir qui faisait des rondes pendant la nuit devant chez Matt'Yeux, et qui devait se geler le Q! (En plus il nous dérangeait parce qu'on était en pleine séance d'attentat par l'eau, et ... Je raconterais çà ailleurs!)
Vous noterez aussi la superbe bourde de Jean Pierre le cocu au JT de 13h samedi, qui pour parler des jeunes de banlieues a employé le terme voyou! çà veut dire ce que çà veut dire... Voteut à droite, va!!
(C'est même passé au zapping)

Petite note pour Brianne et aussi pour les autres:
Dans le 20 minutes d'aujourd'hui, ils expliquaient que l'invasion de CRS samedi à Bellecour, c'était parce qu'en début d'après-midi, des jeunes étaient venus des banlieues de Lyon pour foutre le bordel, voilà, voilà...
Vive la guerilla, youhou!!!!

Et attention, lundi matin, j'ai entendu qu'il avait "seulement" 111 voitures brûlées... Alors, s'il n'y en a que 111, c'est très significatif...

Eh, aujourd'hui dans mon CO (cours d'ouverture pour ceux qui ne font pas de DESS strip-tease aquatique...), le prof faisait cours sur les problèmes made in Sarko, et il nous a dit direct que nous vivions dans un pays xénophobe et raciste, et il nous a sorti tout un bel argumentaire, résultats de sondages à l'appui pour nous le prouver. J'étais en joie puisque pour ma part ça fait trois plombes que je pense exactement la même chose. Depuis quelques semaines (humm... pourquoi?), j'ai même franchement honte d'être français (mais de toute façon je suis pas français, na... BREIZH...voilà )
Mais j'ai été surpris de ne voir personne se moucher dans son drapeau français, preuve qu'à l'heure actuelle, de tels propos sont plutôt indiscutables... non?

Excusez ma bêtise ou peut importe comment vous appelz ça, mais je ne vois pas pourquoi on devrait avoir honte d'être français...
c'est vrai que le racisme aime s'exprimer en France mais c'est loin d'être nouveau, mais je pense que ce n'est pas parce que certains individus franchement JAPC (Je n'Ai Pas de Cerveau) ont de telles pensées et commettent des actes totalement merdeux qu'il faut pour autant que ça nous foute la honte. Au contraire nous devons prendre le contre-pied de cette bêtise humaine patente en montrant notre tolérance à toute épreuve et faire sus à ces préjugés parfois trop encombrants...
enfin voilà, c'est mon idée et j'espère que c'est compréhensible (je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que je ne sais pas m'exprimer...)

Si, si je te comprends!!!!

Citation :

Excusez ma bêtise ou peut importe comment vous appelz ça, mais je ne vois pas pourquoi on devrait avoir honte d'être français...

J'ai pas dit que c'était une obligation pour tous rassure-toi!!! Je trouve plus sain de ne pas avoir honte d'ailleurs, c'est moins fatigant, surtout que dans ce cas j'ai honte pour les autres....

Ceci dit, pour ce que je constate à peu près tous les jours, il n'y en a pas beaucoup pour prendre le contre-pied (c'est peut-être des culs-de-jattes?)
Je ne parle pas forcément de racisme ostentatoire avec insultes et coups à la mode de Neuilly, mais aussi de racisme ordinaire, qui en ce moment fuse de partout, et semble autoriser beaucoup trop de gens à dire qu'il faut laisser les jeunes des banlieues là où ils sont parce qu'ils ne sont pas comme nous, parce que ce sont des sauvages, et blabla, et les soirées étudiantes qui finissent un peu partout en France avec les gaz lacrymos, ahlala, ça me rappelle ma jeunesse, il faut que jeunesse se passe, mais dans les cités, pffou, ah non eux ils sont ingérables dis donc, mais ça c'est la faute des parents, pourquoi ils ne votent pas à droite, c'est la solution à tous les problèmes??????
Bref, je pensais ça avant, mais là "notre petite guerre civile", c'est la goutte de sperme qui fait craquer la capote!!!
Clairement, la France vient de basculer dans une idéologie de tendance droite et on vient de nous savonner la pente direction Le Pen...
Mais faisons confiance à ceux qui nous expliquent que s'il n'y avait pas d'étrangers, et ben y'aurait pas de racisme!! (une pensée très à la mode pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents...)

Eh bien je suis tout à fait d'accord avec toi!!!

matt'yeux a écrit:

s'il n'y avait pas d'étrangers, et ben y'aurait pas de racisme

mais je crois que le pire c'est que si!!! ya toujours moyen d'être raciste, quel monde de merde hein? pour exemple, référez vous aux merveilleux murs jaune moutarde de la fac de brest (vous louper quelque chose vous qui ne la connaissez pas) pimentés par de magnifiques commentaires rose fluo genre "bouh à bas les homos", "le pen (non non il a pas le droit à des majuscules) mon idole"... (*sigh*)
vous saviez que de tels propos peuvent vous coûter 1500 euros d'amende et une peine d'emprisonnement? Mwhahahaha (reste plus qu'à trouver les coupables... qui sifflote le générique de mission impossible?)